Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/104

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sonne à gagner à notre cause, — n’ayant désormais qu’à nous plaire l’un à l’autre pour toute la vie.

Les soirs où, les débats se prolongeant au Parlement, je ne rentrais que tard, il me paraissait si étrange encore, tout le long du chemin, de songer que Dora était à la maison ! Je m’étonnais sans cesse et toujours de la voir descendre sans bruit de sa chambre pour assister à mon souper. Enfin, comment ne pas croire aux prodiges, quand là, chez moi, dans ma chambre, elle mettait ses papillottes avant de se coucher ?

Je doute que jamais deux jeunes mariés aient été aussi novices à tenir un ménage que ma jolie Dora et moi. Nous avions une servante, il est vrai, et elle faisait le ménage pour nous ; — mais je croirais volontiers que c’était une fille déguisée de Mrs Crupp, tant elle nous joua de mauvais tours, cette chère Marianne.

Son nom était Marianne Parangon. Quand nous la prîmes à notre service, elle nous fut recommandée comme si ses excellentes qualités étaient exprimées faiblement par son nom. Quel Parangon, en effet ! elle avait un certificat aussi pompeux qu’une proclamation officielle, et, d’après ce document écrit, elle sa-