Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/12

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fin, maîtresse de ce document, je le lus, et ayant reproché à Miss Spenlow de posséder de pareilles lettres, j’obtins le paquet, Monsieur, celui que vous avez remis à David Copperfield. »

Après ce récit, Miss Murdstone ferma son réticule et serra les dents avec une physionomie qui semblait dire : on peut me briser, mais me plier, jamais !

« — Vous avez entendu Miss Murdstone, » dit M. Spenlow se tournant vers moi, « qu’avez-vous à répondre, M. Copperfield ? »

Le tableau que je venais d’avoir devant les yeux m’avait laissé tout tremblant ; quoi ! cette méchante femme avait pu faire peur au cher trésor de mon âme ; elle avait laissé ma Dora éplorée, au désespoir peut-être… Je voulus en vain déguiser mon émotion.

« — Monsieur, » répondis-je, « je n’ai rien à dire, excepté que je suis le seul à blâmer ; Dora…

» — Miss Spenlow, s’il vous plaît, » interrompit le père majestueusement.

» — Miss Spenlow, repris-je, subissant cette froide qualification, « Miss Spenlow ne vous a rien caché que parce que je l’ai persuadé qu’il fallait se taire… je le regrette amèrement.

» — Vous-êtes donc grandement à blâmer,