Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/141

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damna notre page à la transportation, c’est-à-dire après qu’il fut parti et bien loin au-delà des mers ; car, dans l’intervalle, il m’avait écrit lettres sur lettres, et avait voulu voir Dora, qui alla le visiter en prison, où elle s’évanouit.

Cet incident, qui m’inspira des réflexions sérieuses, m’ayant présenté nos erreurs de ménage sous un nouvel aspect, je ne pus m’empêcher de m’en ouvrir à Dora, malgré toute ma tendresse pour elle.

« — Ma chère, » lui dis-je, « il m’est bien pénible de penser que notre négligence est non-seulement funeste à nous (ce à quoi accoutumés nous sommes), mais encore aux autres. 

» — Allons, » répondit Dora, « vous avez gardé le silence pendant long-temps, et voilà que vous allez gronder. 

» — Non, ma chérie, en vérité ! Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire. 

» — Je n’ai pas besoin de le savoir, » dit Dora.

« Mais j’ai besoin que vous le sachiez, mon amie. Mettez Jip par terre ! » 

Dora essaya de faire une diversion en disant à Jip de japper contre moi ; mais, comme je