Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/142

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gardais mon sérieux, elle lui ordonna de se coucher dans sa pagode et se mit à me regarder, en joignant les mains avec l’air de la plus charmante résignation.

« — Le fait est, ma chérie, » repris-je, « qu’il y a en nous une contagion qui gagne tout ce qui nous approche… »

Dora ne parut pas comprendre ma métaphore, et je m’exprimai plus simplement.

« — Je veux dire, ma chérie, que non-seulement nous perdons notre argent et notre repos intérieur par notre négligence, mais encore que nous encourons une grave responsabilité à l’égard de ceux qui nous servent ou qui ont affaire à nous. Je commence à avoir peur qu’il y ait beaucoup de notre faute si ces gens-là tournent mal. 

» — Oh ! quelle accusation, » s’écria Dora ouvrant de grands yeux, « de dire que vous m’avez vu voler des montres d’or, oh ! 

» — Ma chérie, » répondis-je, « parlons bon sens. Qui a fait la moindre allusion à des montres d’or ? 

» — Vous ! » répliqua-t-elle, « vous, qui m’avez comparée à lui. 

» — À qui ? 

» — Au petit domestique ! Cruel que vous