Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/143

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êtes, de comparer votre tendre femme à un voleur condamné à la transportation ! Quelle opinion vous avez de moi… Oh ! pourquoi ne pas l’avoir fait connaître avant le mariage ? Ô bonté du ciel ! 

» — Dora, ma chérie, » dis-je en essayant d’écarter le mouchoir qu’elle portait à ses yeux, « ceci n’est pas seulement ridicule, c’est très mal à vous… et d’abord ce n’est pas vrai ! 

» — Eh bien ! voilà maintenant que vous dites de moi ce que vous disiez de lui, qu’il mentait toujours ! Que puis-je faire ? que puis-je faire ? 

» — Ma femme bien-aimée, je vous conjure d’être raisonnable et de m’écouter… Oui, Dora, à moins que nous ne remplissions nos devoirs envers ceux qui nous servent, ils n’apprendront jamais à remplir leurs devoirs envers nous. Notre exemple est positivement funeste à leur moralité. Nous devons y songer, ma Dora, c’est une réflexion qui me tourmente. Voilà tout, ma chérie. Allons, à présent, pas d’enfantillage, ma bien-aimée ! »

Dora ne voulut pas ôter le mouchoir de ses yeux ; elle continua de pleurer, de sangloter, de murmurer et de répéter que j’avais eu tort