Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/15

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tions de ce monde ; j’aime, j’idolâtre Dora, et Dora m’aime ! » — Telle ne fut pas exactement ma réponse, tel en fut le sens, car j’en adoucis les termes pour ne pas paraître ridicule ; mais je me montrai résolu.

« — Très bien, M. Copperfield, » dit M. Spenlow, « j’essayerai mon influence sur ma fille. »

Miss Murdstone, après une sorte de gémissement expressif, remarqua ici que M. Spenlow aurait dû commencer par là.

« — Oui, » répéta M. Spenlow, fort de cet appui, « j’essayerai mon influence sur ma fille ; gardez ces lettres, je vous prie… » car je les avais laissées sur la table.

« — J’espère, Monsieur, » répliquai-je, « que vous ne trouverez nullement mauvais que je ne les reprenne pas des mains de Miss Murdstone.

» — Ni des miennes ? » demanda M. Spenlow.

» — Non, » répondis-je avec le plus profond respect, « non, Monsieur, ni des vôtres, quelqu’égard que je vous doive.

» — M. Copperfield, » dit alors M. Spenlow, « je vois que vous avez besoin d’être laissé à vos réflexions, ou de consulter vos amis, votre tante, par exemple, ou toute autre personne qui a l’expérience de la vie et du monde. Je