Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/184

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maient cette fois la douleur ; « vous me le payerez cher. 

» — Approchez encore, approchez donc, infâme que vous êtes, » repartit M. Micawber « et si votre crâne est celui d’un homme je le briserai… Approchez donc. »

Jamais scène ne fut plus ridicule et elle me parut telle même alors. — Il fallait voir M. Micawber, faisant des passes et des parades avec sa règle, répétant : «. Approche donc ; » se laissant un moment contenir par Traddles et moi ; puis, tout-à-coup, nous échappant pour menacer encore avec la même pantomime burlesque son ennemi, qui, ayant enveloppé d’un mouchoir sa main démise, s’assit les yeux baissés sur le bord de la table.

Quand M. Micawber eut un peu apaisé son impétuosité, il poursuivit sa lecture :

« — Les émoluments de mes fonctions ne furent pas spécifiés au-delà de la somme fixe de 26 shellings 6 pence par semaine : le surplus devait dépendre de mon zèle et de mon travail professionnel, c’est-à-dire en termes plus vrais, de la bassesse de mon caractère, de la cupidité de mes motifs, de la pauvreté de ma famille, et de ma complicité morale, ou plutôt immorale, avec Heep. Ai-je besoin de