Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/205

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trois circonstances se reproduisent plus vivement que les autres à mon souvenir.

C’est le matin ; Dora, habillée coquettement dans son lit par les mains de ma tante, me montre comme ses beaux cheveux se bouclent encore sur l’oreiller, comme ils sont toujours longs et bien lissés, et comme elle aime à les contenir dans le filet de soie qu’elle met sur sa tête.

« — Non que j’en sois vaniteuse à présent, moqueur que vous êtes, » dit-elle en me voyant sourire ; « mais vous répétiez si souvent que vous les trouviez beaux. Puis, je me souviens que lorsque je commençais à penser à vous, je les regardais dans le miroir et me demandais si vous ne seriez pas très content d’en avoir une boucle… Oh ! quelle folle joie fut la vôtre, Davy, le jour où je vous en donnai une ! 

» — Ce fut le jour où vous étiez occupée imiter les fleurs de mon bouquet, Dora, et où je vous dis combien j’étais amoureux de vous ! 

» — Oui, et moi, » reprit Dora, « je ne voulus pas vous dire alors, Davy, que j’avais versé des larmes de bonheur sur ces fleurs, parce que je me croyais réellement aimée. Quand je pourrai courir comme autrefois, Davy, nous irons revoir ces lieux où nous fîmes