Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/227

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« je suis ravi de vous apprendre que vous n’aurez rien perdu. 

» — Que nul de vous ne me félicite ! » s’écria ma tante. « Apprenez-moi comment cela se fait, Monsieur Traddles. 

» — Vous pensiez, » répondit Traddles, « que M. Wickfield avait détourné lui-même vos fonds ? 

» — Oui, sans doute, » dit ma tante, « et c’est pourquoi je sus me taire… Agnès, pas un mot, je vous prie. 

» — En effet, » poursuivit Traddles, « vos consolidés furent vendus en vertu du pouvoir que vous aviez remis à l’étude ; mais je n’ai pas besoin de dire par qui et avec quelle signature. Le fripon fit ensuite accroire à M. Wickfield, et il le lui prouva avec des chiffres, qu’il avait disposé de l’argent pour couvrir d’autres déficits. M. Wickfield, ne pouvant vous payer l’intérêt d’un capital qui n’existait plus pour lui, se rendit malheureusement le complice de la fraude. 

» — Ou plutôt, » dit délicatement ma tante, « il rejeta le blâme sur lui-même, en m’écrivant une folle lettre dans laquelle il s’accusait d’un abus de confiance. Pour lui répondre, j’arrivai tout droit chez lui un matin, demandai