Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» — Pouvons-nous, moi ou Copperfield, faire quelque chose ? » demanda Traddles.

« — Rien, » répondit ma tante, « je vous remercie mille fois. Trot, mon cher ami, c’est une vaine menace. Qu’on fasse revenir M. et Mrs Micawber ; mais qu’on ne m’adresse pas une parole. »

Et, ce disant, elle avait retrouvé son impassibilité, les yeux tournés du côté de la porte. Ce fut elle qui, la première, dit à M. et à Mrs Micawber, quand ils rentrèrent :

« — Eh bien ! M. et Mrs Micawber, nous vous demandons pardon de vous avoir laissés si long-temps hors de cette pièce. Nous avons discuté votre émigration, et je vais vous dire les arrangements que nous vous proposons. »

Ce qu’elle fit, au contentement général de la famille tout entière, enfants et parents, les enfants étant entrés aussi cette fois. M. Micawber ne put résister au désir de montrer son empressement à faire ses billets. Nous voulûmes en vain le retenir, il courut chercher le papier timbré. Mais sa joie fut courte : au bout de cinq minutes, il revint sous la surveillance d’un huissier qui l’avait fait son prisonnier au détour de la rue.