Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

treille palissée au-dessous, et, de là, se glissant jusqu’au sol, disparut… Depuis ce temps, on ne l’a plus vue, on n’en a plus ouï parler. 

» — Elle est morte, peut-être ? » demanda Miss Dartle avec un sourire qui signifiait qu’elle eût foulé volontiers aux pieds le corps de l’infortunée.

« — Peut-être s’est-elle noyée, Miss, » répondit M. Littimer profitant de l’interrogation pour s’adresser à l’un de nous ; « c’est très possible ; ou elle peut aussi avoir été favorisée dans sa fuite par les bateliers, leurs femmes et leurs enfants. Elle avait conservé de son origine vulgaire le goût de cette société ; elle aimait, Miss Dartle, à aller sur la plage, à s’asseoir près de leurs barques et à causer avec eux. Elle y allait surtout quand M. James était absent. Cela ne plaisait pas à M. James, qui se fâcha un jour en apprenant qu’elle avait dit aux enfants qu’elle était comme eux une fille de marinier, et que, dans son pays, autrefois, elle avait aussi erré sur le sable du rivage. »

Oh ! Émilie ! infortunée Émilie ! quel tableau ces paroles évoquèrent devant mes yeux ! Je la vis assise sur une plage étrangère, au milieu d’enfants comme elle avait été enfant elle-