Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une femme d’un air décent, qui promet de la conduire le lendemain chez Martha de qui elle espère avoir des nouvelles de sa famille, et, en attendant, lui offrant son propre logement pour y passer la nuit. Le lendemain, cette même femme la retenait sous divers prétextes, en la flattant de la promesse de lui procurer un honnête travail… Ce fut en ce moment que Martha, qui ne connaissait que trop cette perfide femme, arrive dans la maison afin d’acquitter une ancienne dette ; elle y trouve Émilie, devine le complot infâme tramé contre elle, lui crie de la suivre, l’emmène, accourt m’avertir ; et me rend ma fille bien-aimée ! Toute cette nuit, dit M. Peggoty, nous avons veillé ensemble, mon Émilie et moi ; elle n’a reposé sa tête que sur mon épaule ; mais ses larmes se sont mêlées aux miennes, et nous savons désormais que nous pouvons avoir confiance l’un en l’autre. »

En laissant parler M. Peggoty, il m’a été impossible de reproduire son langage de simple pêcheur, tour à tour naïf et pathétique, qui toucha souvent ma tante au point de la faire sangloter comme un enfant[1].

  1. note du traducteur. L’auteur fait parler à M. Daniel Peggoty le dialecte des mariniers de Yarmouth, et il a fallu éluder en