Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/272

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à la voile avant quinze jours. Nous arrêterons notre passage. 

» — Émilie et vous seulement ? 

» — Oui, » répondit-il ; « ma sœur, voyez-vous, M. Davy, vous est trop attachée à vous et aux vôtres, elle est trop peu accoutumée à l’idée de quitter jamais son pays pour que je voulusse lui faire entreprendre un pareil voyage… et puis… M. Davy, elle a quelqu’un dont elle prend soin… il ne faut pas l’oublier. 

» — Le pauvre Cham ! » dis-je.

« — Ma sœur, » continua M. Peggoty, « est devenue pour lui une autre mère, et lui, le pauvre garçon, il lui ouvre volontiers son cœur… sans elle, il serait trop seul. 

» — Et Mrs Gummidge ? 

» — Ah ! j’ai pour la brave Mrs Gummidge toute la considération possible : c’est la veuve d’un vieil ami, et je sais combien elle a raison de le regretter, quoique ceux qui n’ont pas connu l’ancien comme moi puissent trouver qu’elle en parle un peu trop souvent. La pauvre femme, si elle était plus jeune, je n’hésiterais pas à l’emmener avec nous ; mais je ne partirai pas sans lui avoir fait un sort confortable. »

Il n’oubliait personne.