Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/280

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bleus ; puis je me rappelai Steerforth, et je ne sais quelle folle imagination m’attrista comme s’il n’était pas loin, comme s’il allait tout-à-coup m’apparaître.

« — Quel vent s’est élevé ce soir ! » remarqua M. Peggoty.

En effet, le vent, sans souffler avec violence, avait une voix solennelle et qui gémissait comme une plainte mélancolique autour de la maison à la veille d’être déserte.

« — Il se passera du temps, » continua M. Peggoty en me parlant presque à l’oreille, « avant que le vieux navire trouve de nouveaux locataires : on le regarde, à Yarmouth, comme une habitation qui porte malheur. 

» — Appartient-il à quelqu’un de la ville ? » demandai-je.

« — Oui, à un constructeur de mâtures, et je dois lui en remettre la clé ce soir. »

Je suivis M. Peggoty, qui se levait pour donner un coup d’œil à la petite chambre, et nous revînmes à Mrs Gummidge, toujours assise sur le coffre. M. Peggoty, posant la lumière sur la cheminée, la pria de lui laisser emporter ce siège en dehors de la porte.

« — Daniel, » dit Mrs Gummidge abandonnant soudain la corbeille et s’attachant à