Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/279

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niel Peggoty ; lui, un coude sur le manteau de la cheminée, il regardait la flamme expirante de quelques charbons dans la grille du foyer ; mais, à mon arrivée, il releva la tête et me dit gaiement :

« — Vous venez, M. Davy, prendre congé de la vieille barque, n’est-ce pas ? elle est assez nue comme cela ? 

» — En effet, » lui répondis-je, « vous n’avez pas perdu votre temps. 

» — Nous l’avons du moins bien employé ; Mrs Gummidge a travaillé comme… en vérité, je ne sais pas comme quoi, » dit M. Peggoty en la regardant sans pouvoir trouver une métaphore qui exprimât suffisamment la louange qu’il voulait lui décerner.

Mrs Gummidge, penchée sur sa corbeille, ne fit aucune observation.

« — Voici, » me dit tout bas M. Peggoty, « le petit coffre sur lequel vous aimiez à vous asseoir à côté d’Émilie ; je veux l’emporter avec moi, et voici votre ancien petit lit, M. Davy ! »

Ces souvenirs du passé me firent soupirer. Je me rappelai ma première nuit dans la maison-navire ; je me rappelai mes promenades sur la plage avec la petite fille aux yeux