Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/286

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« — Puis-je lui dire, » me demanda M. Peggoty, « que vous vous chargez de la lui faire parvenir, M. Davy ? 

» — Sans doute, » répondis-je, « mais je réfléchis… 

» — Eh bien ! M. Davy ? 

» — Je réfléchis que je vais retourner à Yarmouth. J’ai tout le temps d’y aller et de revenir avant le départ du navire. Ma pensée est sans cesse occupée de Cham dans sa solitude. Lui remettre moi-même cette lettre d’Émilie et pouvoir lui faire savoir par vous, au moment de l’embarquement, qu’il l’a reçue, ce sera une bonne action. J’ai accepté solennellement le message dont Cham me chargea, et je ne puis m’en acquitter trop complètement. Le voyage n’est rien pour moi. Dans l’agitation et le trouble de mon esprit, le mouvement m’est nécessaire. Je partirai ce soir. »

Quoique M. Daniel Peggoty cherchât franchement à me dissuader, je vis qu’il était, au fond, de mon avis, et si j’avais eu besoin d’être confirmé dans ma résolution, cela eût suffi. À ma prière, il alla au bureau de la malle-poste, et y retint, pour moi, une place sur le siège. Le soir, j’étais encore sur cette