Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/285

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sur moi de troubler votre sommeil ; M. Peggoty est ici, faut-il le faire monter ? 

» — Oui, » répondis-je ; et il parut bientôt. Il me serra la main et me dit ; « — J’ai remis votre lettre, et je vous apporte la réponse d’Émilie à Cham. Elle m’a prié de vous la faire lire, et, si vous le pouvez, de la lui faire parvenir vous-même. 

» Je lus ce qui suit :

« On m’a communiqué vos paroles. Ah ! que puis-je écrire pour vous remercier de vos sentiments bienveillants à mon égard ! 

» J’ai mis ces paroles contre mon cœur ; je les conserverai là jusqu’à ma mort ; elles le déchireront, mais elles le consoleront aussi. J’ai prié sur cette expression de votre bonté, j’ai prié avec ferveur. Quand je réfléchis à ce que vous êtes, à ce qu’est notre oncle, je comprends ce que Dieu doit être, et j’ai le courage de l’implorer. 

» Adieu pour toujours… à vous, mon ami, adieu pour toujours en ce monde ! si, dans l’autre, je suis pardonnée, je ressusciterai enfant et reviendrai à vous. Reconnaissance et bénédiction ! Adieu, adieu pour toujours ! »

C’était la réponse d’Émilie avec les traces de ses larmes.