Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/288

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halte si nous pouvions atteindre un couvert d’arbres ou l’abri d’un mur.

Quand le jour parut, la violence du vent ne fit que s’accroître. Je m’étais trouvé à Yarmouth par des gros temps qui faisaient dire aux marins que le vent tirait des coups de canon, mais je n’avais rien vu qui approchât de celui-ci. Nous arrivâmes tard à Ipswich, ayant eu à conquérir en quelque sorte pied à pied tout le parcours de la route depuis le premier relai à quinze milles de Londres. Nous aperçûmes sur la place du marché une foule de gens qui s’étaient sauvés de leurs lits pendant la nuit, de peur que les cheminées ne leur tombassent sur la tête. Quelques-uns de ceux qui se groupèrent dans la cour de l’auberge où nous changions de chevaux, nous dirent que de larges lames de plomb avaient été enlevées d’un des clochers de la ville et précipitées au milieu d’une rue de traverse qu’elles bloquaient encore. D’autres racontaient que les paysans des villages voisins avaient vu de grands arbres déracinés et des meules de blé éparpillées à travers les champs et les chemins. La tempête cependant ne diminuait pas et le vent mugissant de plus fort en plus fort.

À mesure que nous approchions de la mer