Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/29

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tantes emmenez-moi avec Julia Mills et Jip à Putney ! » En conséquence, elle était à Putney depuis la semaine des funérailles.

Je ne sais trop comment j’eus le temps de fréquenter Putney autant que je le fis, mais on me rencontra maintes fois errant dans le voisinage. Miss Julia Mills, amie fidèle et exacte à remplir tous les devoirs de l’amitié, tenait un journal : elle venait de temps en temps à un rendez-vous sur le bord d’une prairie et me le lisait, ou, si elle était empêchée de le faire, elle me le prêtait. Précieux, document dont je copiais chaque article, si bien que je puis en transcrire quelques échantillons :

Lundi. Ma chère Dora encore très abattue. Mal à la tête, — Appelé son attention sur Jip et sur la beauté de son poil lisse et soyeux. Dora a caressé Jip. Retour d’anciens souvenirs et écluses ouvertes à la douleur. Larmes abondantes. (Les larmes ne sont-elles pas la rosée du cœur ? J. M.)

Mardi. Dora faible et nerveuse, — belle dans sa pâleur. — (Ne remarque-t-on pas la même chose de la lune ?. J. M.) Dora, Julia Mills et Jip ont pris l’air en voiture. Jip ayant regardé par la portière et aboyé violemment contre un cantonnier, a fait naître un sourire sur les