Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/308

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qu’ils eurent déposé le brancard sur le seuil de la porte, ils se regardèrent l’un l’autre, m’interrogèrent aussi des yeux, puis se parlèrent à l’oreille et je compris ce qu’ils se disaient : ils semaient qu’il ne serait pas convenable de le laisser dans la même chambre où Cham l’avait précédé.

Nous entrâmes dans la ville et déposâmes le naufragé à l’auberge : aussitôt que je pus recueillir mes idées, j’envoyai chercher Joram, le gendre de M. Omer, et le priai de me procurer une voiture avec un corbillard pour le transporter à Londres dans la nuit. Je sentis qu’il n’y avait que moi qui devais en prendre soin et me charger de préparer sa mère à le recevoir : je voulais m’acquitter fidèlement de ce devoir.

Je choisis l’heure de la nuit pour nous mettre en route, afin de moins éveiller la curiosité en quittant Yarmouth. Cependant, quoiqu’il fût près de minuit quand je partis dans une chaise de poste suivie de la voiture mortuaire, il y avait plusieurs personnes assemblées dans la cour de l’auberge : j’en vis d’autres sur les portes dans la rue et même hors la ville, jusqu’à ce qu’enfin je n’eus plus autour de moi que la campagne muette et, à quelques