Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/310

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» — Silence ! » lui dis-je… « oui, il est arrivé quelque chose que je dois communiquer à Mrs Steerforth ; est-elle chez elle ? » La jeune fille me répondit que sa maîtresse sortait rarement, même en voiture, gardant la chambre et ne voyant personne. — « Mais vous, Monsieur, elle vous recevra… elle est en haut et Miss Dartle est avec elle ? que dois-je lui dire ? »

Je lui recommandai la plus grande réserve dans ses paroles :

« — Ou plutôt, » repris-je, « remettez ma carte simplement et dites que j’attends. »

Je m’assis au salon et j’attendis. Le salon avait aussi un air de solitude et de tristesse, les volets étaient fermés à demi ; la harpe semblait muette et négligée depuis long-temps. Je remarquai encore le portrait de mon ami enfant, ainsi que le coffret où sa mère renfermait ses lettres… Mais les relisait-elle comme autrefois ? ah ! les relirait-elle jamais ? Tel était le silence de toute la maison, que j’entendis les pas de la jeune servante qui montait l’escalier.

Elle redescendit pour m’annoncer que Mrs Steerforth étant un peu souffrante, ne pouvait se rendre au salon ; mais que, si je voulais bien l’excuser, elle me recevrait avec plaisir