Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/32

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serait si mal que de penser à tout autre que pauvre papa. » Elle embrasse Jip avant de se coucher et s’endort en sanglotant. (David C. ne doit-il pas se confier aux ailes rapides de ce vieillard qui s’appelle le Temps ? J. M.)

Julia Mills et son journal étaient mon unique consolation à cette époque. Qu’il m’était doux de penser en la voyant, qu’elle avait vu Dora, qu’elle la quittait à peine ; quel charme de lire le nom ou les initiales de Dora ! quelle volupté d’être rendu plus malheureux encore par ses entretiens ! il me semblait que j’avais vécu jusque-là dans un château de cartes qui venait de tomber ne laissant que Miss Julia Mills et moi debout sur ses ruines. C’était comme si un noir enchanteur avait tracé un cercle magique autour de l’innocente déesse de mon cœur. — Et, pour franchir le cercle fatal, je n’avais réellement que ces rapides ailes du vieillard à la faulx qui porte le monde entier dans leur immense envergure !

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CHAPITRE II.

L’association de M. Wickfield et de Heep.


Ma tante commençant à s’inquiéter, j’imagine, de mon désespoir prolongé, prétexta