Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/320

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avec le corps du naufragé, que nous déposâmes dans l’ancienne chambre de sa mère. On me dit qu’elle était dans le même état, que Miss Dartle ne la quittait pas, que des médecins avaient été appelés, mais que rien ne pouvait encore l’arracher à cette immobilité de statue : elle ne donnait d’autre signe de vie que son triste gémissement.

Je parcourus les diverses pièces de la maison et fermai les fenêtres, terminant par la chambre mortuaire. Là, je saisis la main glacée de l’ami de mon enfance et la tins un moment sur mon cœur. Puis je m’éloignai, laissant après moi un silence lugubre qui n’était interrompu que par le gémissement de la malheureuse mère.

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CHAPITRE XVII.

Les Émigrants.


J’avais encore une chose à faire avant de m’abandonner à mes émotions. C’était de cacher, à ceux qui allaient partir, ce qui était arrivé. Pour cela, il n’y avait pas de temps à perdre.

M. Peggoty et M. Micawber devant s’embarquer sur le même navire, nous les avions