Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/319

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mère, ou que si ses torts à lui… vous les avez rappelés avec amertume… 

» — C’est faux ! » interrompit-elle encore en s’arrachant les cheveux. « — Je l’aimais ! 

» — Si ses torts à lui, » repris-je, « ne peuvent être bannis de votre souvenir en un pareil moment… regardez cette mère infortunée comme si vous la voyiez pour la première fois, et secourez-la. »

Toujours immobile, raide, les yeux hagards, Mrs Steerforth ne donnait d’autre signe de vie que le gémissement convulsif qui s’échappait par intervalle de ses lèvres. Miss Dartle, tout-à-coup, s’agenouilla auprès d’elle et se mit à délacer sa robe.

« — Malédiction sur vous ! » s’écria-t-elle en s’adressant à moi avec un mélange de rage et de douleur. « Fatale est l’heure qui vous a jadis conduit dans cette maison ! Malédiction sur vous ! Allez-vous en ! »

Avant de sortir de la chambre, je sonnai pour donner l’alarme aux domestiques, et, en me retirant lentement, je vis que Rosa Dartle avait pris Mrs Steerforth dans ses bras, l’y berçant comme un enfant, cherchant par tous les moyens possibles à ranimer ses sens éteints.

Un peu plus tard, le même jour, je revins