Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/322

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vie active qu’elle allait embrasser ; Mrs Micawber avait sur la tête un chapeau très simple attaché sous le menton, et sur les épaules un châle dont les extrémités se nouaient par derrière à la ceinture, comme celui qui avait servi à m’empaqueter lorsque j’arrivai à Douvres chez ma tante, après m’être enfui de Londres ; Miss Micawber s’était attifée à l’unisson de sa mère, sans parure superflue, et le fils Micawber disparaissait presque tout entier dans sa veste de matelot et le plus vaste pantalon que j’aie jamais vu ; quant aux autres enfants, leur costume était aussi taillé dans les étoffes les plus imperméables. Enfin, le père et le fils aîné, les manches retroussées, semblaient avoir voulu se préparer à donner un coup de main au besoin en chantant hi ! he ! ho ! avec les hommes de l’équipage.

Tels que je les décris, nous les trouvâmes, Traddles et moi, ce soir-là, réunis sur les marches en bois de l’embarcadère, connu alors sous le nom d’escaliers d’Hungerford, d’où ils contemplaient une partie de leurs effets qu’on allait transporter à bord.

J’avais tout raconté à Traddles, que mon récit avait vivement ému, et il était venu avec moi pour recommander le secret à M. Micaw-