Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/323

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ber. Celui-ci était logé, avec sa famille, dans une sale petite taverne dont le premier étage avançait sur la rivière. Il nous y introduisit après nous avoir promis la discrétion la plus absolue, dans les termes que j’ai cités. Ma tante et Agnès nous y avaient précédés avec ma bonne Peggoty, occupées toutes les trois à donner la dernière façon à quelques cadeaux en linge faisant partie du trousseau des enfants. Ma bonne était armée du fameux dé, monument de son ancienne activité lorsqu’elle était au service de ma mère. Il ne me fut pas facile d’éluder quelques-unes de ses questions. J’eus plus de peine encore à me contraindre quand M. Micawber, sorti un moment, revint avec M. Daniel Peggoty lui-même, qu’il était allé chercher pour ne plus le perdre de vue. Heureusement, mes propres malheurs suffisaient à expliquer ma profonde affliction, lorsque je pris à part M. Daniel et lui dis à l’oreille : « J’ai remis la lettre et tout s’est bien passé. 

» — Et quand le bâtiment met-il à la voile ? » demanda ma tante.

M. Micawber, à qui surtout s’adressait la question, jugea à propos de préparer par degrés ma tante ou sa femme, en répondant : « Madame, plus tôt que je ne le supposais hier.