Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/35

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fonctions de confiance, elles lui imposaient la plus sévère discrétion, même à mon égard, moi qui naguère recevais la communication empressée de tous ses secrets. Je me contentais cependant de lui demander des nouvelles des personnes de la maison en général.

« — Mon cher Copperfield, » me dit-il, « un homme qui a subi des embarras financiers comme les miens, n’a pas naturellement le bon côté dans ses rapports avec un patron tel que mon patron et ami Heep… Je l’appelle mon ami, car il a fait honneur à son cœur comme à sa tête en m’avançant maintes fois lues émoluments avant qu’ils fussent légalement dus. »

Il me sembla que M. Micawber voulait ainsi prévenir toute question que j’aurais pu lui foire sur son patron ou son ami, et je m’empressai de l’assurer que je ne venais nullement avec l’intention de mettre sa discrétion à l’épreuve. Alors, des louanges équivoques d’Uriah Heep, il passa, presque sans transition, à celles d’Agnès, et, sur ce sujet, sa verve fut plus naturelle.

« — Miss Wickfield est, je vous le déclare, mon cher Copperfield, une personne supérieure, accomplie en vertus et en attraits. Sur