Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/36

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mon honneur, » ajouta-t-il avec un air de suprême galanterie, «, je rends hommage à Miss Wickfield !

» — Je suis charmé de vous l’entendre dire, » répondis-je.

« — En vérité, » continua-t-il, « si, lorsque nous soupâmes ensemble la dernière fois à Londres, vous ne m’aviez pas juré que D était votre lettre favorite, j’aurais cru positivement que c’était la lettre A. »

Il est de ces échos qui tout-à-coup révèlent des sentiments, que nous éprouvâmes dans un passé si lointain, que nous croirions volontiers avoir parcouru autrefois toutes les phases d’une première existence ou avoir apporté dans ce monde-ci quelques réminiscences vagues et indéfinies d’un autre. Ces paroles de M. Micawber me troublèrent comme quelque chose d’analogue à l’impression mystérieuse à laquelle je fais ici allusion.

Pour changer d’entretien, je voulus mettre M. Micawber sur le chapitre de sa propre famille, et, pour la première fois, sur ce chapitre-là encore, il s’exprima avec une singulière réserve. Enfin, dans la journée, ayant vu Mrs Micawber un moment, je remarquai aussi que cette dame se plaignait que son mari avait