Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/378

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êtes bien honnête. Grand merci, Monsieur. Et vous-même ? Bien, je l’espère. 

» — Vous ne vous souvenez pas de moi ? » lui dis-je.

« — Franchement, Monsieur, » reprit M. Chillip en hochant la tête et souriant avec complaisance, « j’ai une sorte d’idée qu’il y a quelque chose en vous qui me rappelle une ancienne connaissance ; mais, réellement, je ne saurais retrouver votre nom. 

» — Et cependant vous le saviez long-temps avant qu’il fût su de moi-même ; » repris-je.

« — Est-ce bien possible, Monsieur ? Serait-il vrai que j’aurais eu l’honneur de fonctionner lorsque vous… ? 

» — Oui, Monsieur. 

» — Je ne le nie pas ! » s’écria M. Chillip ; « mais certainement que vous êtes bien changé depuis ce jour-là. 

» — Probablement. 

» — Eh bien ! Monsieur, » ajouta M. Chillip, « j’espère que vous m’excuserez si je suis obligé de vous demander en grâce de m’apprendre votre nom. 

» Je me nommai. Il fut réellement ému et serra ma main dans la sienne, contrairement à son habitude, qui était de vous tendre un