Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/384

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turelles. Ils l’escortent à présent plutôt comme ses surveillants que comme son mari et sa belle-sœur. Je vous cite textuellement la remarque que Mrs Chillip faisait encore la semaine dernière, et je vous assure, Monsieur, que les femmes sont des observatrices sagaces. Mrs Chillip est personnellement une grande observatrice. 

» — A-t-il encore, » demandai-je, « la prétention d’être un homme aussi austèrement religieux, quoique j’aie honte de me servir de ce mot en parlant de M. Murdstone ? »

Le vin chaud avait délié la langue de M. Chillip, en même temps que ce stimulant inaccoutumé avait rougi le bord de ses paupières.

« — Monsieur, » me répondit-il, « vous me rappelez par votre question une autre remarque caractéristique de Mrs Chillip. Elle m’électrisa, je vous assure, en définissant la religion de M. Murdstone comme une des formes de l’adoration de soi-même : cet homme met sa propre image sur l’autel et l’appelle orgueilleusement la nature divine. Je fus électrisé, je le répète, par cette expression pittoresque de la pensée de Mrs Chillip. Les dames sont de grandes observatrices…