Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/386

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détestés, et, comme ils sont bien libres de consigner à l’enfer quiconque ne les aime pas, le diable a de nombreux clients dans notre voisinage. Néanmoins, comme l’observe encore Mrs Chillip, ils subissent un châtiment continuel ; car ils sont réduits à dévorer leurs propres cœurs, et ils doivent trouver cette nourriture bien amère. Et maintenant, Monsieur, revenons à votre cerveau, si vous voulez excuser la liberté que j’ose prendre… Ne l’exposez pas à une surexcitation trop excessive, Monsieur. »

Grâce à la surexcitation du propre cerveau de M. Chillip, il ne me fut pas très difficile d’éluder de nouveau ce sujet et de ramener l’entretien sur ses propres affaires, qu’il me raconta avec une gracieuse loquacité, me donnant à entendre, entre autres renseignements qu’il se trouvait au café-hôtel de Gray’s-Inn, parce qu’il venait à Londres faire sa déposition, comme médecin, sur l’état d’un malade qu’il était question d’interdire depuis qu’un excès de boisson avait dérangé ses facultés mentales.

« — Je vous assure, Monsieur, » me dit-il, « que ces commissions judiciaires qui interrogent les docteurs sont quelquefois un peu rudes. Je n’aime pas, à être brusqué, Monsieur ;