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CHAPITRE XX.

Agnès.


Ma tante et moi, quand on nous laissa seuls, nous prolongeâmes la causerie bien avant dans la nuit. Les lettres que j’avais reçues pendant mon absence m’avaient tenu à peu près au courant de ce qui m’intéressait ; mais j’étais curieux de détails. Ainsi, nous nous entretînmes des émigrants australiens, qui n’avaient pas cessé de donner de leurs nouvelles, et elles étaient toutes excellentes. M. Micawber, entre autres, réussissait au-delà de ses espérances, et, fidèle à ses engagements, il s’acquittait avec une régularité exemplaire envers ceux dont les avances lui avaient ouvert la voie de la fortune dans le Nouveau-Monde. « Jeannette, » me dit ma tante, « était rentrée à mon service, comme vous savez ; elle revint avec moi à Douvres persuadée qu’elle avait renoncé au mariage ; mais cela ne l’a pas empêchée d’épouser enfin un tavernier faisant bien ses affaires. Vous l’avouerai-je, j’ai moi-même, en cette occasion, manqué à mon grand principe en conduisant la fiancée à l’autel et en lui donnant une petite dot. » M. Dick ne pouvait être oublié. Ma tante m’ap-