Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/395

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j’étais à cheval, me rendant à la ville où j’avais passé mes belles années d’écolier. Je ne peux dire que je me sentisse parfaitement heureux, malgré la victoire remportée sur moi-même… malgré même l’espoir de revoir bientôt Agnès.

Je parcourus cette route si connue et je revis ces rues si paisibles dont chaque pierre était comme une page de mes souvenirs. Laissant ma monture dans une auberge à la porte de la ville, j’allai pédestrement jusqu’à la vieille maison gothique. En arrivant devant la porte, je n’osai pas entrer encore, tant j’avais le cœur gros. Je passai et repassai sous la croisée de la tourelle où j’avais vu successivement installés Uriah Heep et M. Micawber. Je remarquai qu’on avait transformé ce cabinet de clerc en un petit salon. Sauf ce changement, la vieille maison offrait toujours le même aspect d’ordre et de propreté que lorsque je l’avais vue pour la première fois. Une nouvelle servante m’ouvrit. Je la priai d’aller prévenir Miss Wickfield qu’un étranger désirait lui donner des nouvelles d’un ami qu’il avait rencontré dans ses voyages. — Je fus introduit dans le salon du premier étage, par l’antique escalier dont les marches m’étaient si bien connues, quoique je n’en voulusse rien