Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/397

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le parfum des feuilles et des buissons, jusqu’à la fraîcheur de la brise que j’avais respirée dans ma fuite de Londres aux bords de la mer.

Soudain le bruit de la petite porte qui s’ouvrait dans un panneau de ce salon me fit tressaillir et tourner la tête. C’était elle ! mes yeux rencontrèrent ses yeux sereins et purs ; elle s’arrêta en m’apercevant et porta une de ses mains à son cœur. Je la pris dans mes bras.

« — Agnès ! ma chère Agnès ! j’ai eu tort de vous surprendre. 

» — Non, non ! Je suis si heureuse de vous voir, Trotwood ! 

» — Chère Agnès ! c’est moi qui suis heureux ! »

Je la tins embrassée sur mon sein, et pendant quelques instants nous restâmes silencieux. Puis nous nous assîmes à côté l’un de l’autre, et je pus contempler ce visage d’ange qui me sourit de ce sourire qui charmait mes songes depuis des années.

Si dévouée, si belle, si tendre et si bonne ! — Je lui devais tant de reconnaissance, elle m’était si chère, que je ne pouvais trouver une parole pour exprimer ce que j’éprouvais. J’au-