Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/4

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans un océan de difficultés qui, au bout de quelques semaines, avaient failli me faire perdre la raison. Ce n’était pas seulement pendant mes veilles, mais encore pendant mon sommeil, que j’étais poursuivi par les figures de cette vraie science hiéroglyphique, dans laquelle les points, les virgules, les accents circonflexes et autres signes, gros comme des pattes de mouche, changent continuellement de sens en changeant de position. Enfin, cependant, je possédai mon alphabet ; hélas ! alors commencèrent des horreurs nouvelles : caractères arbitraires, les plus despotiques caractères du monde, exigeant, par exemple, qu’une chose assez semblable au premier fil d’une toile d’araignée, signifiât attente, et qu’une fusée, faite avec un trait de plume, signifiât défavorable. Malheureusement, à mesure que j’apprenais un de ces mystères, j’en oubliais un autre, j’aurais désespéré de connaître jamais l’ensemble du système, sans le courage que m’inspirait la pensée de Dora. Ce courage me trompa même sur mes progrès, au point qu’après trois ou quatre mois d’étude, j’arrivai un jour au Parlement avec la confiance que je pouvais faire mon premier essai. Un de nos grands orateurs monte à la tribune