Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/411

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tôt pour me distraire dans le mouvement de cette capitale populeuse, tantôt pour consulter Traddles. Il avait, en mon absence, conduit mes affaires avec une parfaite intelligence et elles prospéraient. Comme ma notoriété commençait à m’attirer une véritable avalanche de lettres que m’adressaient des gens que je ne connaissais pas le moins du monde, lettres la plupart sur des riens et auxquelles il était extrêmement difficile de répondre, je convins avec Traddles que mon nom serait gravé à côté du sien sur sa porte. C’était là que les infortunés facteurs venaient vider leurs sacoches remplies de lettres pour moi ; c’était là que, par intervalles, je venais les parcourir, condamné à la besogne d’un ministre secrétaire d’État… moins le salaire.

Au milieu de cette correspondance se trouvait de temps à autre une obligeante proposition de la part d’un des nombreux procureurs en expectative qui rôdaient autour du tribunal des Doctors’ Commons. On aurait voulu que je consentisse à laisser pratiquer sous mon nom, après que j’aurais rempli les dernières formalités pour devenir procureur moi-même, et l’on m’eût payé tant pour cent sur les bénéfices. Mais je refusai toutes les offres, sachant