Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/43

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Tous mes doutes étaient levés.

« — C’en est fait, Agnès, j’écrirai… Et, maintenant, parlons de vous, de votre père. »

Mais, à l’instant même, la porte s’ouvrit, et je vis survenir la mère d’Uriah. À compter de ce moment, avec une importunité adroitement calculée et dictée par Uriah lui-même, qui venait de temps à autre relever sa mère. Mrs Heep, sous un prétexte ou un autre, ne nous laissa plus seuls. Affreux espionnage, qui prenait quelquefois les formes de la prévenance obséquieuse, de l’affection même ; mais dont nous n’osâmes nous affranchir, étant d’accord, Agnès et moi, pour ménager ceux sous la dépendance de qui s’était de plus en plus engagé le malheureux M. Wickfield. Uriah fit si bien encore, que je ne pus voir celui-ci qu’à table ; mais là, quand Agnès se fut retirée pour aller préparer le thé avec Mrs Heep, je fus témoin d’une scène qui me révéla qu’Uriah se croyait enfin assez indispensable à son ancien patron pour exprimer tout haut sa dernière espérance. Après avoir insidieusement proposé plusieurs toasts, auxquels M. Wickfield ne pouvait refuser de faire honneur le verre à la main :

« — Allons, mon cher associé, » dit Uriah, « il faut couronner tous ces toasts par un autre