Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/42

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mandai-je docilement et sans regret d’être ainsi grondé.

« — Je pense, » répondit Agnès, « que ce qu’il y aurait de plus honorable serait d’écrire aux tantes de Dora. Ne pensez-vous pas vous-même qu’il est peu digne de vous et de votre candeur, de prétendre clandestinement à la main de Dora. À votre place donc, j’écrirais à ces dames, je souscrirais d’avance à toutes leurs conditions, je leur apprendrais franchement tout ce qui s’est passé, je solliciterais la permission de leur rendre quelquefois visite, je les prierais de discuter avec Dora elle-même le moment où je pourrais me présenter chez elle sans blesser aucune convenance… Je ne serais pas trop véhément, je n’exigerais pas trop… j’aurais confiance en ma fidélité, en ma persévérance et… en Dora.

» — Mais si elles allaient encore effrayer Dora ; si Dora ne leur répondait que par ses larmes et ne parlait pas en ma faveur…

» — Est-ce probable ! » répliqua Agnès… » Et, d’ailleurs, réfléchissez encore, consultez votre propre tante… ou peut-être vaut-il mieux ne consulter que votre droiture, et si votre conscience était de mon avis… suivre l’inspiration de votre conscience… »