Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/454

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Je m’approchai de son fauteuil avec Agnès, en passant un bras autour de sa taille, et nous nous penchâmes tous les deux vers elle dans cette attitude. Ma tante mit ses lunettes, frotta vivement ses deux mains l’une contre l’autre, et, pour la première fois de sa vie, que je sache, eut une légère attaque de nerfs.

L’attaque de nerfs fit accourir Peggoty. Ma tante, revenue à elle-même, se leva, embrassa Peggoty, puis embrassa M. Dick, également surpris de cet honneur : puis elle leur dit pourquoi, et nous fûmes tous heureux.

Je ne pus découvrir si, dans notre dernière conversation de la veille au matin, ma tante avait commis une fraude pieuse ou s’était réellement méprise sur l’état de mon cœur. Quand je voulus l’interroger là-dessus :

« — Ne vous ai-je pas dit, » me répliquait-elle, « qu’Agnès allait se marier ? et n’ai-je pas dit vrai ? Que voulez-vous de plus ? »

Nous fûmes mariés au bout d’une quinzaine. Traddles et Sophie, le Dr Strong et Mrs Strong assistèrent seuls à notre noce sans bruit. Ces bons amis nous laissèrent ravis de notre félicité. Resté tête à tête avec Agnès, je serrai sur mon cœur celle à qui je devais toutes les bonnes inspirations de ma vie, celle en qui se