Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/453

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certée. Elle m’adressa un regard plein d’espérance quand je répondis : « Agnès ; » mais mon air étant toujours le même, elle ôta ses lunettes et les essuya avec un geste de désespoir.

Néanmoins elle fit à Agnès un accueil cordial, et nous allâmes bientôt, tous les trois, prendre place à la table du dîner. Deux ou trois fois, ma tante remit ses lunettes pour m’examiner ; mais, chaque fois, elle les ôta et les essuya, au grand déplaisir de M. Dick, qui savait que c’était un mauvais symptôme.

« — À propos, ma tante, » dis-je après le dîner, « j’ai parlé à Agnès de ce que vous m’aviez dit. 

» — Trot, » répondit ma tante en devenant toute rouge, « vous avez eu tort et vous n’avez pas tenu votre promesse. 

» — Vous n’êtes pas fâchée, ma tante, j’espère ? Je suis sûr que vous serez charmée d’apprendre qu’Agnès n’a point d’attachement malheureux. 

» — Tout cela n’a pas le sens commun, » répliqua ma tante.

Comme ma tante semblait très contrariée, je crus devoir couper court à sa contrariété.