Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/60

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« — Asseyez-vous, je vous prie, » dit une de ces deux dames.

En voulant leur obéir, je faillis tomber sur Traddles, puis j’écrasai à moitié le chat étendu sur un fauteuil, et je ne retrouvai ma présence d’esprit qu’en m’apercevant que l’on me prenait pour Traddles et Traddles pour moi. Je m’empressai de réclamer mon identité, craignant par-dessus tout le fâcheux effet que devait produire la chevelure rebelle de mon ami, qui, dès qu’il ôtait son chapeau, rappelait le redressement subit de ces figures fantastiques comprimées sous le couvercle d’une prétendue tabatière. Un jappement plus distinct, cette fois, de Jip, contribua aussi à me prêter un peu de hardiesse, et je pus observer les deux sœurs. Évidemment, elles avaient été les aînées de leur frère défunt avec une différence de six ou huit ans entre la plus âgée des deux et la plus jeune ; c’était celle-ci qui me parut chargée de diriger la conférence, puisque ce fut elle qui adressa la parole à Traddles, qu’elle prenait pour moi, en tenant à la main une lettre que je reconnus pour la mienne et sur laquelle son œil se fixait de temps en temps à travers un lorgnon.

« — M. Copperfield, » dit l’autre sœur en