intervenant pour me restituer ma personnalité, « ma sœur Lavinia étant plus au fait des transactions de cette nature, vous fera savoir ce que nous estimons le plus convenable pour le bonheur des deux parties. »
Je découvris plus tard que Miss Lavinia était une autorité dans les affaires du cœur, par la raison qu’il avait autrefois existé un certain M. Pidger, qui jouait au whist et était supposé avoir été amoureux d’elle. Mon opinion particulière est que c’était là une supposition toute gratuite, et que Pidger fut parfaitement innocent d’un sentiment pareil, — qu’il n’avait même jamais exprimé en aucune manière. Miss Lavinia et Miss Clarissa conservaient toutefois cette idée superstitieuse que Pidger aurait déclaré sa passion s’il n’avait pas été enlevé encore jeune, à soixante ans, — après avoir détruit sa santé par des excès de boisson alcoolique, et avoir bu avec le même excès de l’eau de Bath pour la rétablir. Elles avaient même quelque soupçon qu’il mourut d’un amour étouffé, quoique je doive dire qu’on voyait chez elles un portrait dudit M. Pidger, avec un nez trop cramoisi pour que cette passion malheureuse eût agit sur son teint comme