Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/62

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sur celui de la jeune fille dont parle Shakspeare[1].

« — M. Copperfield, » dit à son tour Miss Lavinia, « nous ne reviendrons pas sur le passé de cette affaire, la mort de notre pauvre frère Francis a tout effacé.

» — Nous n’avions pas, » dit Miss Clarissa, « de fréquents rapports avec notre frère Francis, mais il n’y avait pas entre nous de division ou de désunion décidée. Francis suivit son chemin, nous suivîmes le nôtre : nous considérâmes comme plus sûr, pour le bonheur de tous, qu’il en fût ainsi, et il en fut ainsi. »

Chacune des deux se penchait un peu en avant pour parler, hochait la tête après avoir parlé et se relevait droite et raide. Miss Clarissa ne remuait jamais ses bras croisés, en se contentant de jouer de temps en temps des airs, menuets ou marches, avec les doigts sur ses coudes comme sur un clavier, mais sans faire d’autre geste ; sans changer d’attitude.

  1. xxxxxxxxx« She never told her love,
    But let concealment like a worm in the bud
    Feed on her damask cheek
    , etc., etc.

    xxxxxxxxxxxxxTwelfth night. Ac. II, sc. IV.

    « Elle ne dit jamais le secret de son cœur ;
    Mais laissa son amour, comme un ver dans la fleur,
    Dévorer l’incarnat de son charmant visage. »