Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/72

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peur. Déjà elle se livrait à ses petites minauderies d’enfant gâtée qui lui allaient si bien, et j’oubliais que mon ami attendait, tout en répétant à Dora que, malgré sa tête ébouriffée, c’était le meilleur être du monde ; mais Miss Lavinia vint me chercher. Miss Lavinia aimait extrêmement Dora (elle me dit que Dora était exactement ce qu’elle avait été elle-même à son âge… comme Miss Lavinia avait changé !) et elle traitait Dora comme si c’eût été une jolie poupée. Je voulus persuader à Dora de venir voir Traddles ; mais, à cette proposition, elle courut s’enfermer dans sa chambre : je revins trouver Traddles sans elle, et nous prîmes congé des deux tantes.

« — Rien ne pouvait être plus satisfaisant, » dit Traddles, « et ce sont de très agréables vieilles demoiselles. Je ne serais pas surpris, Copperfield, que vous fussiez marié plusieurs années avant moi. 

» — Votre Sophie joue-t-elle de quelque instrument ? » lui demandai-je dans l’orgueil de mon cœur. 

» — Elle sait assez de piano pour donner des leçons à ses sœurs cadettes, » répondit-il.

« — Chante-t-elle ?

» — Des ballades pour égayer sa famille