Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/81

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des Mémoires, et j’ai déjà peut-être trop vanté mon ardeur pour le travail, mon activité, ma persévérance et ma fidélité ponctuelle. Le succès m’a récompensé. Cependant, je conviens que plusieurs ont travaillé plus durement encore, qui n’ont pas réussi aussi bien. J’avoue même que j’ai eu pour moi quelques dons naturels et que j’en ai abusé ; toutefois, outre la céleste influence des conseils d’Agnès, outre mon dévouement à Dora et ma reconnaissance pour ma tante, j’ai eu au moins le mérite de savoir non-seulement commencer, mais finir ce que j’ai entrepris, et celui de ne jamais affecter de déprécier ma propre tâche ; le but a tout ennobli à mes yeux, et j’ai toujours apporté à tout la même conscience.

Je reviens d’abord à mon bon ange : elle fit une visite de quinze jours chez le Docteur Strong, à Highgate. M. Wickfield était le vieil ami du Docteur, qui l’invitait à se donner, dans sa maison, cette quinzaine de vacances. J’avais cru pouvoir, sans indiscrétion, suggérer cette bonne pensée à mon ancien maître, toujours content de mon assiduité. Agnès et son père vinrent ensemble ; mais, hélas ! je ne fus pas surpris de voir arriver, quarante-huit heures après eux, Uriah Heep et sa mère,