dont les rhumatismes exigeaient un changement d’air, et qui, sous ce prétexte, se logèrent dans le précieux, voisinage du Docteur. Néanmoins je pus profiter de la permission que Miss Lavinia m’accorda de conduire Agnès, un samedi, à Putney, pour y prendre le thé.
J’étais, en vérité, partagé entre l’orgueil et l’inquiétude, enorgueilli de montrer ma jolie fiancée, inquiet de savoir si Agnès la trouverait de son goût. Elle n’était pas au salon, et j’allai la chercher ; elle fit bien mine de ne pas vouloir venir, parce qu’elle avait peur, disait-elle, de ne pas plaire à Agnès dont je lui avais tant vanté les perfections, et quand elle consentit à se laisser présenter, elle devint si pâle que je vis bien que sa peur était sérieuse ; mais à peine eut-elle vu Agnès, ce visage d’une séduction si douce, cet air de bonté si naturel, qu’il lui échappa un petit cri de surprise et de plaisir : Dora n’hésita pas à jeter ses bras autour du cou d’Agnès.
Ce fut un moment de félicité suprême pour moi que de contempler ces deux figures l’une à côté de l’autre, échangeant les regards d’une tendre et cordiale amitié. Miss Lavinia et Miss Clarissa partagèrent ma joie à leur manière ; quelle délicieuse partie autour de la