Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/86

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par un sentier connu à la demeure du Docteur :

« — Agnès, quand vous étiez assise à côté d’elle, vous me sembliez son bon ange encore plus que le mien, et vous l’êtes encore en ce moment. 

» — Un pauvre ange, » dit Agnès, « mais fidèle. »

L’accent clair de sa voix, en m’allant droit au cœur, me fit lui dire :

« — Cette douce influence qui n’appartient qu’à vous, Agnès, est telle, que je ne puis m’empêcher d’espérer que vous êtes vous-même plus heureuse dans la maison paternelle. 

» — Je suis plus heureuse en moi-même, » répondit-elle, « je me sens le cœur plus léger. »

Je regardai la physionomie sereine qu’elle levait vers le ciel, et je pensai que c’était un reflet des étoiles qui la rendait si noble.

« — Mais, d’ailleurs, n’y a-t-il aucun changement autour de vous ? » lui demandai-je.

« — Aucun. 

» — Je ne voudrais pas revenir sur un sujet pénible et délicat, Agnès ; pardonnez-moi donc de désirer savoir s’il a été de nouveau question de… de ce dont nous parlâmes