Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/97

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encore fini d’essayer. Miss Lavinia survient et me dit mystérieusement que Dora ne tardera pas à revenir. Elle a bien tardé cependant, lorsque j’entends un frôlement d’étoffe derrière la porte, et l’on frappe doucement.

« — Entrez, » dis-je ; mais on frappe encore.

Je vais à la porte, ne sachant qui ce peut être ; j’ouvre : c’est Dora, qui, escortée de Miss Lavinia, arrive avec sa toilette de demain pour que je la voie. J’attire ma petite femme sur mon cœur, et Miss Lavinia jette un cri parce que je chiffonne la robe et le chapeau : Dora crie aussi en riant de me voir si ravi d’elle… Mais ce n’est-ce pas toujours mon rêve ?

« — Me trouvez-vous belle, Davy ? » demande Dora.

« — Belle ! mais pas mal ! 

» — Suis-je à votre goût ? »

Cette autre question va compromettre encore le chapeau et la robe : Miss Lavinia m’arrête et me prie de comprendre qu’il faut admirer Dora sans la toucher. Dora reste donc là, délicieusement confuse, pour se laisser admirer pendant une minute ou deux, s’esquive tout-à-coup, et revient en sautant avec son costume ordinaire. Dora demande à Jip si je n’ai pas une belle petite fiancée : « J’espère, Jip, que