Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 2.djvu/43

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« Est-ce comme ça que vous montrez votre repentir, mauvais sujet, quand Mme  Richard s’est mis l’esprit à la torture pendant des mois entiers pour vous ? fit Suzanne après lui avoir administré son coup de poing. Où est M. Gills ? »

Robin, dont le premier regard lancé à miss Nipper était un regard de colère, s’adoucit en voyant Florence entrer derrière elle ; il porta ses doigts à ses cheveux pour saluer Florence et répondit à Suzanne que M. Gills était sorti.

« Allez le chercher, dit miss Nipper d’un ton d’autorité, et dites-lui que ma jeune maîtresse est ici.

— Je ne sais pas où il est.

— Est-ce comme cela que vous vous repentez, lui cria Suzanne d’un ton de vif reproche.

— Comment voulez-vous que j’aille le chercher, dit en pleurant Robin, puisque je ne sais pas où il est allé ? Il faut être raisonnable aussi.

— M. Gills a-t-il dit quand il reviendrait ? demanda Florence.

— Oui, mademoiselle, repartit Robin en portant une seconde fois sa main à ses cheveux. Il a dit qu’il serait ici de bonne heure tantôt ; dans une couple d’heures environ, mademoiselle.

— Est-il très-inquiet de son neveu ? demanda Suzanne.

— Oui, mademoiselle, repartit Robin qui, sans faire attention à Suzanne, préférait s’adresser à Florence. Je dois vous dire qu’il est très-inquiet. Il n’est pas un quart d’heure dans la boutique, mademoiselle. Il ne peut pas rester cinq minutes en place. Il va, il revient, absolument comme un oiseau qui ne sait où se percher, dit Robin en se baissant pour jeter un coup d’œil à ses pigeons à travers les vitres, et déjà même il avait les doigts à la bouche pour siffler.

— Connaissez-vous un ami de M. Gills, appelé le capitaine Cuttle ? dit Florence après avoir réfléchi quelques instants.

— L’homme au croc, mademoiselle ? répondit Robin en faisant de la main gauche un geste explicatif. Oui, mademoiselle. Il était ici pas plus tard qu’avant-hier.

— N’est-il pas venu depuis ? demanda Suzanne.

— Non, mademoiselle, fit Robin en continuant de s’adresser à Florence.

— Peut-être que l’oncle de M. Walter y est allé, Suzanne, dit Florence en se tournant du côté de Suzanne.

— Chez le capitaine Cuttle, mademoiselle ? dit Robin ; oh !