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Page:Dickens - Dombey et fils, 1881, tome 1.djvu/325

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ment et de brique, les débris des charpentes moins difformes que celles de l’âme et du corps des mourants, attristent le sombre horizon. Mais quand M. Dombey passe la tête hors de sa voiture, il ne se demande pas même si le monstre, qui l’a amené jusque-là, a éclairé le long de sa route tous ces objets perdus pour son esprit préoccupé. C’était seulement pour lui la fin naturelle du voyage ; elle aurait pu figurer aussi la fin de toutes choses, car c’était la ruine et la désolation.

Ainsi, poursuivant le cours de ses pensées, il avait toujours devant lui le monstre au cœur de fer. Tout semblait sombre, froid et mort pour lui, comme il l’était lui-même pour toute chose. Chaque objet semblait lui rappeler son malheur. Il y avait comme un triomphe inexorable célébré autour de lui et contre lui, qui venait empoisonner son orgueil et envenimer sa jalousie sous toutes les formes ; mais surtout quand il en voyait d’autres partager avec lui l’amour et la mémoire de son fils.

Une figure, celle qu’il avait vue la veille et dont les yeux, quoique voilés de larmes et cachés sous des mains tremblantes, avaient pu lire au fond de son âme, était venue souvent pendant ce trajet s’emparer de son imagination. Il l’avait revue toujours comme la nuit dernière, avec la même expression de douceur soumise et de tendresse suppliante. D’abord elle n’avait point l’air de se plaindre, mais elle laissait lire dans ses traits le doute, et presque l’incrédulité : peu à peu, à mesure qu’elle avait dû subir la triste certitude de la répugnance que lui montrait son père, elle prenait l’expression du reproche. C’était le visage de Florence ; et il ne pouvait le considérer sans trouble.

Se sentait-il donc attiré vers elle ? Était-ce du repentir ? Non. Mais le sentiment qu’elle éveillait en lui, et dont il avait eu déjà plus d’un éclair autrefois, se dessinait clairement à présent et ne se cachait plus, pour troubler et menacer en grandissant sa tranquillité et son repos. Mais ce visage, il le voyait à distance avec le caractère de tristesse, morne, abattue, qui le poursuivait sans relâche, et se mêlait à l’air même qu’il respirait. Mais il lui semblait qu’elle aiguisait contre lui le dard de son ennemie cruelle et impitoyable, la mort ; qu’elle lui mettait à la main une épée à deux tranchants. Mais il savait bien au fond du cœur, pendant qu’il était là à répandre sur le spectacle déroulé sous ses yeux la teinte sombre de ses pensées, et à y chercher un tableau de ruine et